Il existe un site, un guide et des événements omnivore. Omnivore c’est d’abord un concept de jeune cuisine ; des chefs et des restaurants qui proposent des menus simples et innovants (mais tout cela est mieux dit au bout des liens précédents).

Bref, comme je m’intéresse à ce genre de cuisine, je me suis laissé tenter par l’un de leur festival : le 100% ravioli qui avait l’avantage de se tenir aux grandes tables du cent quatre, lieu que je ne connaissais pas (on a bien tenté d’y aller après avoir vu le cabaret new burlesque sur place avec madame mais c’était déjà tout complet). Un menu ravioli (moi qui tente de faire moi-même les miens) n’était pas non plus pour me déplaire. Donc, hop, voilà je m’y suis inscrit.

Quelle déception une fois sur place !

Laissez moi vous raconter tout ça :

Tout d’abord, on a bien senti que l’on était entre gens de bonne compagnie. Ce que je vois dès la queue à l’entrée du restaurant c’est une densité énorme de bobos (dont je fais partie) au mètre carré. Ce n’est jamais agréable d’être mis dans une case et là j’ai dû admettre que je faisais preuve du même snobisme que bon nombre de mes congénères.

Ensuite, on a dû attendre longtemps entre les plats. Certaines personnes sont même parties avant la fin du repas car cela s’éternisait vraiment trop et qu’il était un peu tard. Mais, comme le précise Luc Dubanchet, président d’Omnivore, dans les commentaires laissés sur l’événement,

le problème du ravioli, c’est qu’il est cuit à la minute

Et c’est sûr cela fait beaucoup de minutes vu le nombre d’invités. Mais c’était prendre un bien grand risque pour ce thème non ?

Du coup, moi comme d’autres, on matait la cuisine à travers la petite vitre. Et cela faisait donc un peu zoo.

Et justement, à travers la vitre qu’y voyait-on ? Un des deux chefs en train de se faire interviewer, avec caméra et tout et tout. Non mais je rêve ! Nous on attend d’être servi et l’équipe d’omnivore se fait sa propre pub.

Du coup, le lien entre le cuisinier et son invité – via le plat servi – a presque été rompu. Il s’est surtout agi d’une énorme machine événementielle où les inscrits faisaient partie du public et validaient par leur présence même (et leur agglutination sur la vitre) l’importance de l’événement.

Je dis « presque été rompu » car, il faut quand même le reconnaître, les plats servis étaient excellents. J’ai oublié de remporter le menu pour le reproduire ici mais c’était original et savoureux. Quatre ou cinq plats ;  gyozas, ravioles et autres.

En conclusion, il est peut-être déjà trop tard pour vivre une expérience culinaire intéressante puisque désormais remplacée par un coup marketing non moins intéressant, voire une étude anthropologique passionnante. Et je recommanderais donc aux prochains cobayes de bien choisir leur thème ou tout simplement d’aller dans un bon restaurant vivre les mêmes frissons.