Je lis sur le blog de Tristan Nitot que Bernard Stiegler est mort le 6 août dernier.
Bernard Stiegler je l’ai vu plusieurs fois en conférence, sur des années. La dernière fois c’était au lieu unique, à Nantes. C’est – c’était – quelqu’un que j’appréciais beaucoup. Je laisse le lecteur suivre les nombreux liens présents dans l’article de Tristan Nitot pour découvrir sa pensée et son œuvre par des gens qui en parleront bien mieux que moi.
Moi je suis un peu triste d’apprendre ça. Triste parce que je percevais que c’était quelqu’un qui essayait de transmettre une pensée difficile de manière facile, du moins à l’oral. L’écrit est beaucoup plus âpre à ce qu’il paraît. Je n’ai pas de livre de lui je crois. C’est bizarre. Il intervenait dans plein d’endroits assez différents, et pas que des contextes universitaires. C’est un mec qui était patron de café, qui a braqué cinq banques et découvert la philosophie pendant ses cinq années de prison.
Triste car il s’agit d’un suicide.
Triste car je sens que la mort va de plus en plus concerner des gens dont j’aurais été le contemporain. La mort de Claude François ne m’a pas fait grand chose, Mais celle de Prince ou de Jeff Buckley plus déjà. Quant à celle de Greta Thunberg, je ne me la figure pas du tout car elle n’est pas de la même génération que moi. Bien sûr, plus que la même génération, c’est d’abord la proximité de cœur ou d’esprit qui va jouer je pense.
Bref. Il est mort et c’était quelqu’un de bien. Du coup, je regarde l’une de ses dernières interviews par Frédéric Taddéï sur la chaîne RT France.