A quoi bon photographier ce que des milliers de personnes ont déjà photographié avant vous au même endroit ?

C’est le propos de cette artiste danoise qui se ballade à Copenhague avec un appareil photo avec GPS intégré et connecté à internet qui lui indique combien de photos ont déjà été prises (et mises en ligne publiquement) à l’endroit précis où elle se trouve. Au delà d’un certain seuil, il lui est même impossible de prendre des photos avec son appareil : un dispositif interdit l’usage du déclencheur.

En outre, un système sonore venant de l’appareil, à la manière des crépitements d’un compteur Geiger, peut l’informer en continu de l’existence et du nombre plus ou moins important des clichés déjà pris à l’endroit où elle est.

Marrant non ?

Je sais bien qu’il y a plein de bonnes raisons de prendre la photo quand même pour les endroits hyper touristiques, mais la démarche est néanmoins intéressante, pour au moins trois raisons :

  1. Les cas où AUCUNE photo (géolocalisée et publiée sur internet) n’a encore été prise. Cela voudrait dire qu’à l’endroit où se trouve cet artiste, elle serait la première à en capturer une image. On a les frissons qu’on veut !
  2. Le monde géographique dans sa totalité pourrait être pris en photo et mis à la disposition de tous, à la manière de ce que fait déjà Google Maps (pour l’instant) pour les routes, y compris les plus lointaines, car nous saurions ce qui n’aurait pas encore été photographié. Je ne dis pas que c’est souhaitable mais ce que je vois d’intéressant.
  3. Voir l’évolution dans le temps, image par image, de tous les lieux photographiés, y compris ceux auxquels on n’aurait pas accordé d’importance à priori mais qui sont devenus remarquables au fil du temps. A la manière de ce qui est fait pour les grands glaciers dans le monde physique ou sur archive.org pour internet, mais je m’égare là.

Personnellement, la vidéo ci-dessous parlant de ce projet fait en plus écho à mon voyage à Copenhague déjà relaté dans ces lignes et dont les photos, publiques mais non géo-taguées, ont déjà été prises par d’autres des milliers de fois.